Pour une raison mystérieuse, de nombreuses personnes sont persuadées qu’une autobiographie digne de ce nom fait au moins 200 pages et, si possible, dépasse les 300 pages. D’où vient cette croyance ? Est-ce le souci de montrer que l’on est capable d’écrire un pavé ? Une façon de prouver que l’on a mené une vie riche en événements et réalisations ? Que l’on a de nombreuses idées ? Écrire un texte court ne ferait pas sérieux. Et l’écrivain en herbe de se focaliser anxieusement sur le nombre de pages qu’il va rédiger à partir de son histoire.
Je ne vois pas les choses ainsi. Bien au contraire. J’ai eu la chance de retravailler des autobiographies passionnantes et d’excellente qualité qui faisaient 30 ou 40 pages (ne traitant souvent, il est vrai, qu’une partie de la vie de leur auteur). Au contraire, un pavé de 400 pages dont l’auteur se répète ou utilise un style délayé pour faire du volume est terriblement ennuyeux. Il a toutes les chances de très vite perdre ses lecteurs, surtout à une époque où nous avons pris l’habitude que tout aille vite et où les jeunes générations et les personnes actives consacrent peu de temps à la lecture, leur privilégiant d’autres supports de communication.
Mon conseil ? Oubliez le nombre de pages. Concentrez-vous sur la qualité de votre récit : écrivez un livre concis, dense, qui ne dit les choses qu’une seule fois de façon claire et complète. Vos lecteurs vous en seront très reconnaissants !
Si vous avez du mal à vous convaincre qu’un petit texte dense vaut mieux qu’un long texte vide, lisez le livre que j’ai déjà mentionné dans un autre article : « Il a jamais tué personne, mon papa » de Jean-Louis Fournier. Certains chapitres ne font que deux pages, alors que le livre est dans un format poche. Pourtant, le récit est percutant et marque durablement son lecteur. Il est riche en informations et anecdotes.
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