Faire fabriquer un livre à partir du récit que vous avez écrit donne à celui-ci une tout autre dimension. Lire un livre n’a vraiment rien à voir avec la lecture de feuilles imprimées depuis un ordinateur ou la lecture d’un cahier. Le moment où l’on reçoit son premier exemplaire est d’ailleurs généralement rempli d’émotion !
Tirer un livre de votre récit vous permettra également de le diffuser plus facilement à vos connaissances, de l’offrir et/ou de le mettre en vente.
Pour que cette ultime étape soit possible, quel que soit le type d’édition envisagé et en cas de recours à un imprimeur, le prérequis est de disposer du fichier informatique de votre texte (traitement de texte type Word, dont vous tirez un PDF). En cas d’autoédition ou d’impression de quelques exemplaires par un imprimeur, il vous faut également les fichiers informatiques de ses couvertures (format .jpeg conseillé) et de la tranche du livre (format PDF).
À ma connaissance, les éditeurs et imprimeurs n’acceptent plus les versions manuscrites.
Indispensables fichiers informatiques
Si vous avez rédigé votre récit sur des feuilles volantes ou dans un cahier, la première étape consiste donc à transformer votre « manuscrit » en « tapuscrit ». Ce mot-valise très laid, formé à partir du verbe taper et du nom manuscrit, désigne la version tapée sur ordinateur de votre autobiographie. Si manier Word n’est pas dans vos cordes, essayez de trouver une personne dans votre entourage qui a la compétence et le temps de s’en charger. Sinon, votre relecteur peut tout à fait le faire (mais cela renchérit le prix de sa prestation).
Il peut aussi s’occuper des couvertures et de la tranche du livre, si vous passez par un imprimeur (c’est inutile si vous souhaitez passer par un éditeur : il s’en chargera).
Quel type d’édition ?
Une fois que vous disposez de vos fichiers informatiques, survient l’épineuse question ! Devez-vous vous tourner vers :
– un éditeur qui vous proposera un contrat à compte d’éditeur ?
– un éditeur qui vous proposera un contrat à compte d’auteur ?
– l’autoédition ?
– La simple impression de votre livre chez un imprimeur ?
L’objet de cet article est de vous présenter ces quatre démarches, très différentes les unes des autres.
– L’édition à compte d’éditeur
Elle ne concerne que ceux qui souhaitent vendre leur livre dans le commerce. Dans ce type de contrat, vous n’avez rien à débourser. C’est l’éditeur qui supporte les coûts de fabrication et de promotion.
Avantage de cette solution :
C’est sur l’éditeur que pèse le risque financier (risque de fabriquer des livres qui ne seront pas vendus, ce qui implique d’importants frais d’impression, de stockage, puis de destruction). Par conséquent, l’éditeur a vraiment intérêt à écouler vos livres et, donc, à en faire une promotion efficace !
Inconvénients de cette solution :
1. Les éditeurs sont très nombreux, mais il est extrêmement difficile d’obtenir ce type de contrat. Noyés sous les sollicitations, les éditeurs n’ont généralement pas le temps de lire l’exemplaire que vous leur envoyez. Ils vous répondent au bout de quelques semaines (ou quelques mois) par un courrier-type laconique, « votre livre ne correspond pas à notre ligne éditoriale », qui signifie en réalité « votre livre ne fait pas partie de ceux que nous avons choisi de lire pour les évaluer ».
2. Autre inconvénient, vous ne gagnerez que quelques Euros par livre.
Malgré tout, vous ne perdez rien à tenter votre chance. Pour cela, repérez sur Internet les éditeurs d’autobiographies et de témoignages, vérifiez que leur ligne éditoriale correspond à votre histoire, puis respectez la marche à suivre indiquée sur leur site Internet (certains demandent un synopsis, une courte autobiographie, un CV ; la plupart acceptent les envois électroniques, quelques-uns requièrent toujours un envoi par la Poste ; etc.).
– L’édition à compte d’auteur
Elle permet également de commercialiser votre livre, mais elle est à proscrire dès lors que la maison d’édition vous demande une somme d’argent élevée.
Je n’ai jamais rencontré quelqu’un se disant satisfait des prestations offertes dans le cadre d’un contrat l’ayant fait débourser plusieurs centaines ou, le plus souvent, plusieurs milliers d’Euros. Certains éditeurs à compte d’auteur ont une démarche franchement suspecte. Dans ce type de contrat, c’est vous qui supportez le risque financier, à commencer par les coûts liés à la fabrication et à la commercialisation de votre livre. Outre ces coûts, certains éditeurs vous facturent fort cher une promotion dont vous ne trouverez aucune trace concrète. Cette solution impose d’étudier très attentivement le contrat proposé et de demander quelles preuves l’éditeur apportera de ses actions de promotion.
Quelques éditeurs à compte d’auteur ont une démarche nettement plus intéressante. L’éditeur vous fabrique le nombre d’exemplaires que vous souhaitez (pour vos proches, pour de la vente directe) et, pour quelques dizaines d’Euros, met votre livre dans son catalogue et le référence dans les bases de données des libraires. Puis il fabrique les exemplaires au fur et à mesure qu’ils lui sont commandés. Ni vous ni lui ne prenez donc le moindre risque financier.
En revanche, l’éditeur n’assure aucune promotion de votre livre, en toute transparence. C’est à vous de vous en charger (blog, participation à des salons du livre, etc.), comme dans l’autoédition.
– L’autoédition
Solution de plus en plus privilégiée par les nouveaux auteurs souhaitant vendre leur livre, elle consiste à être son propre éditeur, autrement dit à se charger de son édition, sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition.
Vous vous occupez de la préparation de votre livre (fichiers, couvertures et tranche comprises), ainsi que des formalités (demande d’un n° ISBN, envoi d’un ou deux exemplaires à la BNF…). Après l’avoir fait fabriquer chez un imprimeur (près de chez vous ou en passant par Internet où les possibilités sont nombreuses et bon marché), c’est à vous d’assurer sa diffusion, sa promotion et sa vente.
Avantages de cette solution :
1. Vous ne devez pas renoncer à l’édition faute d’avoir trouvé un éditeur acceptant d’intégrer votre livre à ses collections.
2. Vous gagnez davantage par livre vendu.
3. Vous maîtrisez tout ce qui concerne votre livre (format, mise en page, couvertures, promotion, tarif…).
Inconvénients de cette solution :
1. Promouvoir un livre prend beaucoup de temps, cela suppose d’avoir envie de s’en charger et d’avoir les compétences pour le faire.
2. L’autoédition nécessite aussi d’être à même de préparer la maquette de votre livre : l’imprimeur reproduit ce que vous lui donnez ; il ne corrige pas les erreurs ou mauvais choix que vous pourriez faire, il ne corrige pas votre texte. C’est pourquoi, à mes yeux, le recours à un relecteur, également capable de valider ou faire la maquette de votre livre, est indispensable en autoédition.
– L’impression d’exemplaires pour vos proches
Si vous ne souhaitez pas commercialiser votre livre, mais le réserver à vos proches, il vous suffit de faire imprimer le nombre d’exemplaires nécessaire par un imprimeur. Vous recevrez vos livres à votre domicile, vous n’aurez plus qu’à les distribuer.
Comme dans l’autoédition et pour les mêmes raisons, le recours à un relecteur me semble impératif.
Les entreprises susceptibles de se charger de la fabrication de votre livre sont pléthores. Privilégiez à tout prix celles qui vous soumettent une épreuve (ou BAT) avant la fabrication de votre commande. Il s’agit d’une première impression d’un exemplaire de votre livre (et non d’une simple impression sur papier A4 standard ou de l’envoi d’un fichier PDF). Vous le vérifiez, modifiez dans vos fichiers tout ce qui ne vous va pas (problèmes de mise en page, photos trop claires, trop sombres, aux couleurs trop vives ou trop ternes, dernières coquilles…) et envoyez la mise à jour de vos fichiers à l’imprimeur, qui peut alors lancer votre fabrication.
Cela vous évite de recevoir, par exemple, cinquante livres qui ne vous conviennent pas au point que vous ne voudrez pas les offrir ! Cette dernière étape ne doit pas être négligée si l’on veut s’éviter une profonde déception et économiser un second tirage, rendu nécessaire par un premier qui ne serait pas conforme à vos attentes !
– Vous pouvez tout à fait avoir recours à plusieurs modes d’édition
Vous autoéditer ou imprimer quelques exemplaires pour vos proches, tout en menant des démarches auprès d’éditeurs proposant des contrats à compte d’éditeur.
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