Réponses à vos questions

Est-il prétentieux de raconter sa vie dans un livre?

Rien de prétention dans une autobiographie

Voilà une croyance erronée qui prive trop de personnes du plaisir d’écrire leur autobiographie !

Je rencontre souvent des écrivains en herbe qui réfléchissent depuis des années à raconter leur parcours dans un livre, mais qui n’osent pas se lancer, retenus dans leur projet par la crainte suivante :

Que vont penser mes proches ? Vont-ils trouver ma démarche prétentieuse ? Je les imagine se disant que je n’ai vécu qu’une petite vie banale et que je suis ridicule de prétendre la léguer à la postérité !

Je ne connais pourtant personne dont le récit de vie ait été accueilli avec cette défiance…

Le risque n’existe réellement que si l’auteur fait effectivement preuve, dans son quotidien, d’un ego étrangement surdimensionné !  Si vous vous reconnaissez dans ce travers, mieux vaut vous interroger sur vos intentions avant de commencer à écrire. Vous avez envie de vous faire mousser, de broder autour de faits authentiques, afin de passer pour quelqu’un d’extraordinaire ? Un conseil : oubliez tout de suite votre projet d’autobiographie ! Personne ne sera dupe. En revanche, si vous avez envie de mener un travail d’introspection, de dévoiler qui vous êtes véritablement, n’hésitez plus, foncez ! Votre entourage sera ravi de vous découvrir enfin.

En effet, écrire votre histoire et celle de votre famille est une démarche qui ne peut être que bien accueillie, car elle témoigne d’une louable intention : TRANSMETTRE. 

L’envie de transmettre est au cœur de toute aventure artistique. Elle est encore plus omniprésente dans l’autobiographie que dans les autres genres littéraires. L’auteur cherche à nourrir ses lecteurs de :

ses expériences

ses rencontres

son regard sur la vie

ses valeurs, sa philosophie

Il offre à ses descendants :

une meilleure connaissance de leurs racines et de leur culture familiale

une meilleure compréhension des relations qu’ils entretiennent avec lui

du recul sur leur époque, en témoignant combien les modes de vie étaient différents il y a quelques décennies.

Il met ainsi à leur disposition des outils précieux pour se construire : il est plus facile de grandir et de s’épanouir lorsque l’on connait ses origines, il est plus facile de choisir quelle direction prendre lorsque l’on sait d’où l’on vient.

Transmettre est la première motivation des personnes qui entreprennent d’écrire le récit de leur vie. Et on ne transmet pas pour se valoriser, pour « se faire mousser ». On transmet pour permettre à celui qui bénéficie de notre expérience d’évoluer plus vite, d’aller plus loin, de s’épanouir davantage, de vivre une vie augmentée de la nôtre.

Il n’y a rien de prétentieux dans une telle démarche. On ne dit pas d’un enseignant ou d’un entraîneur sportif, dont la raison d’être est la transmission de ses compétences, qu’il a choisi son activité pour briller en société, pour crâner, pour dominer, pour écraser les autres de ses compétences et de son intelligence. Pourquoi le dirait-on de vous ? Pourquoi le dirait-on des auteurs de récits autobiographiques ?

J’ai la chance d’avoir travaillé avec une centaine d’entre eux. Je peux certifier qu’il ne s’agissait pas de personnes ayant pour motivation d’écrire un livre à leur gloire ou les faisant passer pour des individus supérieurs. Nous étions très loin de cela ! Ceux qui étaient fiers de ce qu’ils transmettaient avaient raison de l’être : leur histoire était belle. La plupart étaient cependant plutôt dans l’excès inverse : ils cherchaient à minimiser leurs réalisations, hésitaient à évoquer ce qui fait d’eux des personnes uniques, dignes d’estime et d’amour. Le risque est davantage là : s’autocensurer par excès de modestie. Ce serait dommage. Le message que porterait le livre deviendrait moins audible.

La clé réside dans la recherche du ton juste, des mots appropriés pour transmettre sans les déformer les enseignements que vous tirez de votre parcours.

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