Je ne parle habituellement dans ce blog que d’autobiographies ou de biographies. Nous sommes ici à la limite du genre, puisqu’il s’agit d’un roman, le sixième de Claudette Sérès. Il a cependant toute sa place ici, car il est très largement inspiré de l’histoire de sa grand-mère, Élise, née en 1906, et de celle de ses parents.
Claudette Sérès nous emmène dans la campagne gersoise du début du XXe siècle. Nous y suivons les destins de paysans d’autrefois, farouchement attachés à leurs lopins de terre, vivant chichement des fruits de leur labeur et d’une nature encore souveraine, aimée et respectée. Même lorsqu’ils sont durement frappés par les guerres ou les coups du sort, ils restent debout dans leurs esclops (leurs sabots) et vont de l’avant.
Et si l’école pouvait ouvrir les portes d’une autre vie ? Telle est la conviction d’Élise, élève douée qui se bat pour obtenir son certificat d’études, malgré ses nombreuses absences lorsqu’il faut aller travailler dans les champs, et qui souhaite poursuivre sa scolarité pour devenir institutrice…
Claudette Sérès cherche à dépeindre « sans voile ni masque, sans misérabilisme ni gaieté excessive » ce que furent l’enfance et l’adolescence de sa grand-mère. Pour mieux aller à sa rencontre, pour ne pas la trahir, elle s’est lancée dans des recherches historiques sérieuses et a fouillé les archives familiales. Le résultat est un beau témoignage de ce qu’était la vie des paysans dans le Gers à une époque qui semble aujourd’hui très lointaine tant les modes de vie, les mœurs et les valeurs ont évolué.
Éditions ACALA
334 pages, 19 Euros
ISBN : 9-782-36200-233-5
Article paru dans le journal Le Tarn libre (22 octobre 2021) :

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